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Raymond Gaillard : pilote au Mans, constructeur à Paris

Les firmes automobiles Arista puis Callista


Raymond Gaillard

Raymond Gaillard naît à Poitiers le 20 septembre 1904, puis la famille Gaillard s’installe au Mans, rue Nationale, où les parents achètent un commerce à la fin des années 1920. Au cours de 1937, Raymond part à Paris où bientôt il reprend la direction d’un garage rue du Ranelagh. Directeur et propriétaire du Grand garage Molière, Raymond Gaillard devient l’un des plus importants concessionnaires Panhard.


Publicité pour Le modèle Ranelagh au grand garage Molière

Les 17 et 18 juin 1934, aux 24 Heures du Mans, R. Gaillard engage la Rally n° 46 (4 cylindres 989 cm3). Il la pilote avec Paul Vallée mais ils doivent abandonner au 38e tour. Aux 24 Heures du Mans, les 15-16 juin 1935, Raymond Gaillard et Maurice Aimé prennent le départ au volant de la Singer Nine Le Mans n° 52 (4 cylindres de 972 cm3). Ils finissent 22e à la vitesse moyenne de 89,892 km/h.

Les 23 et 24 juin 1951, aux 24 Heures du Mans, Raymond Gaillard et Pierre Chancel pilotent la Panhard X 84 n° 61 (2 cylindres à plat de 611 cm3) engagée par R. Gaillard. Ils parcourent 2 576,6 km, à la moyenne de 107,358 km/h. Classés 25e à la distance, ils obtiennent la 2e place à l’indice de performance !

En raison de ce brillant résultat, la firme de pneumatiques Dunlop réalise une publicité qui met en exergue : la victoire de Walker et Whitehead (Jaguar) à la distance devant Meyrat et Mairesse (Talbot). Mais aussi, pour l’indice de performance, les 1ère et 2e places de De Montrémy-Hémard (Monopole Panhard) et Gaillard-Chancel (Dyna Panhard !).

Au cours de la même épreuve, A. Lachaise engage une Callista RAN D 120 (611 cm3) pour Jean-Pierre Colas et Robert Schollemann. Elle termine 27e à la moyenne de 103,078 km/h, 8e sur les 30 arrivants.

1952, toujours aux 24 Heures du Mans. Raymond Gaillard et Pierre Chancel (F) prennent le départ avec la Panhard X 84 n° 61 (2 cyl. à plat de 611 cm3), engagée par R. Gaillard. Ils parcourent 2 508,3 km, soit à la vitesse moyenne de 104,514 km/h. Ils se classent 16e à la distance et 9e à l’indice de performance.

Raymond Gaillard décède à Saint-Tropez le 13 avril 1973.

L’aventure Callista

Callista en grec signifie « la Plus Belle ».

Fondée à la fin des années 1940 par Antonio Monge et Robert Rowe, la firme Callista apparaît au Salon de Paris 1950 avec deux modèles sur base Panhard : le roadster Ranelagh et le cabriolet Coupe des Alpes. Raymond Gaillard est le partenaire financier des créateurs.

Quelques jours avant l’ouverture du Salon de l’Automobile de Paris 1950, apparaît en avant-première le roadster Ranelagh. La cérémonie se déroule au théâtre de l’Appolo, à Paris, lors d’une réunion de presse. Parmi les surprises montrées par la jolie nouveauté, chacun peut constater qu’elle possède un pare-brise rabattable !

La première Callista vendue est le modèle Coupe des Alpes. Ce cabriolet, qui doit son nom à une belle performance dans l’épreuve nommée Rallye des Alpes, dispose d’un châssis Panhard Dyna 120 X86. Il est animé par un 2 cylindres Panhard, bien sûr à refroidissement par air, de 745 cm3 développant 36 CV à 5 800 tr/min.

Le modèle RAN tire son nom à l’adresse du garage de Gaillard, puisque installé rue du Ranelagh ! Mais la sortie de la Panhard Junior, aux performances équivalentes et bien moins chère, coule cette marque.

Aux 24 Heures du Mans 1950, les 24 et 25 juin, Raymond Gaillard et Pierre Chancel conduisent la Callista RAN spider n° 56 (2 cyl. à plat 611 cm3 Panhard) engagée par R. Gaillard. Elle finit 28e à la distance à la moyenne 86,406 km/h. Son saute-vent ressemble beaucoup à un frein aérodynamique… L’aération du moteur curieusement se fait par une ouverture verticale alors que le moteur est un flat-twin, ce qui ne semble guère adapté !


La Callista 56 faisant le plein. Coll. Le Forestier


Les 5 et 6 mai 1951, au Rallye Sablé-Solesmes, la Callista n° 1 de Jean-Paul Colas termine 2e derrière la 4 CV Renault de René Marchand.

Une Callista (n° 58, type RAN D 120, 2 cyl. à plat 611 cm3) participe aux 24 Heures du Mans en 1951. Elle dispose d’une aération horizontale certainement meilleure pour ce type de mécanique et d’une aérodynamique sérieusement affinée. Engagée par Auguste Lachaise et pilotée par Jean-Paul Colas et Robert Schollemann, elle termine 27e.

L’importante course Liège-Rome-liège 1951, surnommée le Marathon de la Route, se dispute sur plus de 3 000 km, du 15 au 19 août. L’équipage Jean-Paul Colas-François Berteaux décroche la 14e place sur leur Callista n° 30.

Cette année 1951, des Callista obtiennent de bonnes performances à la course de côte de Rouen-les-Essarts et au rallye des Alpes. Aussi, l’un des modèles Callista va porter le nom de Coupe des Alpes pour commémorer cette réussite.

En 1952, la Callista n° 193 remporte le rallye Sablé-Solesmes aux mains de Didier Heyndrick.

Hélas, fin 1952, la production des Callista s’interrompt définitivement.

L’aventure Arista

Raymond Gaillard fonde la marque Arista dont le sens est « la Plus Parfaite ». Il se trouve alors épaulé par Jacques Durand. Sur la base de la Panhard Dyna, est construit un coupé de grand tourisme doté d’une carrosserie en fibre de verre. Ce coupé, nommé Passy, reçoit le 5 CV fiscaux de 850 cm3 alors que la Sport est animée par la mécanique Panhard Tigre développant 50 CV.


Publicité Arista

Le modèle Arista Passy doté de ce moteur atteint les 135 km/h. Sa carrosserie en matière plastique est dessinée par le styliste Berlemont. La Société SAVAM le diffuse pour 1 200 000 francs au moins. Hélas, l’aventure Arista ne dure que de 1954 à 1958 !

40 ans auparavant, une autre marque française Arista existait déjà !

Au cours de la période 1912-1915, la firme Arista basée à Paris produisit 7 types de véhicules différents. Ils étaient animés par des moteurs très variés : un monocylindre 6 CV de 720 cm3 et une gamme de 4 cylindres allant de 8 à 12 CV. Ces automobiles étaient produites par les établissements Ruffier, basés 14 boulevard Périère, Paris 17e.

Sources :
Bonté Michel, Les 72 au départ, 2009, Le Mans Racing
Georgano G.N. (sous la direction), Autos. Encyclopédie complète. 1885 à nos jours, 1972, Éd. de la Courtille
Rousseau Jacques. Caron J. Paul. Guide de l’Automobile française, 1988. Solar
Automobilia Hors-Série, divers numéros
Archives personnelles



Jean-Pierre Delaperrelle