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Sarcophages mérovingiens à Allonnes et en Sarthe

La période mérovingienne qui s'étend du milieu du Ve siècle au VIIIe siècle, laisse dans la Sarthe des traces du rite funéraire, par l'ensevelissement dans d'impressionnants coffres minéraux, que sont les sarcophages.
A Allonnes, le 8 décembre 1841, un journalier travaille sur la sapinière de la Ratterie. Il met au jour une dalle d'ardoise sous laquelle gît un sarcophage, rempli d'ossements. Huit autres coffres, rangés en ligne selon un axe nord/sud sont dégagés.
Les dimensions, ainsi que les matériaux utilisés, sont différents pour ces neuf coffres.
Le premier d'entre eux, se compose de six panneaux d'ardoise (épaisseur des lames 3,5 cm, longueur interne 1,70 m, largeur de 55 cm à la tête, 32 au milieu et 18 pour les pieds. Cinq autres cuves sont creusées dans une pierre blanche, tendre et friable, constituée de coquillages fossiles, d'où le terme "grès coquillier". On note par ailleurs, la présence d'un cercueil d'enfant, pourvu de son couvercle.
Les 8e et 9e coffres, sont le résultat d'un assemblage de morceaux de marbre, de briques rouges, de pavés, de grès roussard, et de tuiles à rebord, issus des ruines gallo-romaines du site des thermes.

Aux alentours de Brûlon, lors de la démolition des ruines de l'ancien château, en 1774, environ 150 cercueils avec leur couvercle, sont découverts dans ses souterrains.
Le 7 juillet 1803, à Connerré, une quarantaine de tombeaux mérovingiens en grès coquillier sont mis au jour. En 1900, place de la République face à l'église, on déterre cette fois-ci cinq sarcophages.
Nous voici au Mans où l'un des deux sarcophages, présents au Carré Plantagenêt, nous vient de l'ancienne église de Gourdaine. Il est l'exemple concret d'une réutilisation, les inscriptions à l'intérieur du couvercle l'attestant. La première fois, c'est un mérovingien, la seconde au XIe siècle abrite une recluse du nom de Ermecin, et enfin la dernière reçoit la dépouille d'un tailleur de pierre du nom de Ma(thieu) Leperier. D'où pratique du réemploi, assez courante.
Rendons-nous à Solesmes. Plusieurs sarcophages en grès coquillier sont découverts dans un rayon de 100 m, autour de l'église paroissiale. L'un d'eux est trouvé en 1927, près de l'église abbatiale Saint-Pierre, dans la clôture, au pied de la chapelle du Sacré-Cœur, près de l'ancien cimetière. Le pied de la croix, à triple traverse, sculptée sur le couvercle, porte une inscription gravée en creux.

Lors de l'édition, en 2001, de la «Carte archéologique de la Gaule, pour le département de la Sarthe», les archéologues comptabilisent environ 90 sites regroupant environ 600 sépultures. Dans beaucoup de cuves sont présents des vases contenant des restes de charbon de bois. Ce matériau est utilisé pour fumer l'encens, afin de neutraliser les odeurs de décomposition des chairs. Une autre raison, religieuse, suppose la valeur symbolique de la fumée, comme étant celle de la purification et de la sanctification.


Philippe Landais