Bien avant notre ère, une peuplade nommée les Aulerques, s’installa entre les vallées de la Loire et de la Seine. Certains d’entre eux, les Diablintes, demeurèrent dans la région de Jublains (le site romain est passionnant à visiter), les Sagiens autour de Sées, les Éburovices, près d’Évreux, et enfin les Cénomans, à proximité du Mans. Le nom de leur capitale évolua de Vindunon ou Vindunum, en latin, vers Celmans au Moyen Âge puis Le Mans.
Certains spécialistes pensent que les premières populations se sont installées, à cette extrémité du plateau surplombant la Sarthe, voici plusieurs millénaires. Les raisons en seraient simples. D’abord cette hauteur assez facile à fortifier, puisque bien avant la muraille gallo-romaine il y aurait eu un oppidum, sorte de citadelle dont les traces auraient disparu au cours du IIIe siècle de notre ère puis de la construction du Tunnel. Ensuite, la rivière avec son affluent le Merdereau, aujourd’hui canalisé et disparu de notre regard.
Bien peu d’agglomérations présentaient autant d’avantages au cours des temps anciens.
Pour la ville du Mans, il existe quelques plans très anciens. Celui qui suit pourrait être le tout premier et dater de 1590. L’auteur, Guillaume Tavernier, nous gratifie de la réalisation de nombre de bâtisses présentant un bel intérêt historique !
carte du Mans réalisée vers 1590 par Guillaume Tavernier
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L’historien Roger Verdier (1899-1995) effectua de nombreuses recherches sur l’histoire de la Sarthe et du Haut-Maine qui donnèrent lieu à de nombreuses publications de qualité. Parmi celles-ci, son Plan archéologique du Mans apporte une aide considérable à tous les chercheurs et passionnés. Le document suivant en est un fragment.
Dans l’ouvrage Saint-Jean, Le Pré, La Madeleine, Saint-Germain. Quartiers du Mans, (CGMP, 1990) il était nécessaire d’éclairer les lecteurs à l’aide d’un plan, pour une meilleure compréhension. Jean-Pierre Delaperrelle réalisa celui-ci à l’aide du Plan archéologique du Mans de Roger Verdier.
Peu après la Révolution, le découpage de la ville du Mans en 16 paroisses disparut. Bientôt, il fit place à 4 sections : de la Liberté, de l’Égalité, de l’Unité et de la Fraternité. En quelques années, beaucoup de lieux de culte catholiques furent vendus et démolis. Il ne resta que l’église abbatiale du Pré sur la rive droite de la Sarthe. Pour les trois autres paroisses, il restait la cathédrale, ou le Crucifix, Saint-Benoît et Notre-Dame de la Couture. Dans ce dernier cas, comme pour le Pré, seule l’église abbatiale survécut, l’autre plus petite et nettement moins luxueuse fut démantelée.
Composition de la ville du Mans à la Révolution
La ville du Mans comprenait, avant 1792, 16 paroisses peuplées de 200 à 3 600 habitants environ. Le Crucifix ou Saint-Julien disposait pour église de la cathédrale, ce terme signifiant « église de l’évêque ». Notre-Dame de Gourdaine, Saint-Benoît, Saint-Hilaire, Saint-Pavin de la Cité, Saint-Pierre de la Cour (ou Grand-Saint-Pierre), Saint-Pierre le Réitéré (ou Petit-Saint-Pierre), constituaient avec elle l’ensemble des sept paroisses intra muros.
L’église collégiale du Grand-Saint-Pierre vers 1900. Dessin de M. Bouet
L’église collégiale de Saint-Pierre-la-Cour du Mans s'avance hors de l'antique cité
Un aspect de l’église Saint-Ouen sur les Fossés au XIVe siècle
Les neuf qui se situaient hors les murs se nommaient : Notre-Dame de la Couture, Saint-Nicolas, Saint-Ouen des Fossés, Saint-Vincent. Sur la rive droite de la Sarthe s’étendaient Notre-Dame du Pré, Saint-Germain, la Madelaine, Saint-Gilles des Guérets et Saint-Jean de la Chèverie.
À partir de 1596, un établissement d’enseignement commença à s’installer tout près de cette église. Bien plus tard, après beaucoup de changements de dénomination, il devint au cours du XXe siècle le lycée Montesquieu.
Vers 1900. L’église Saint-Ouen des Fossés, aujourd’hui chapelle du lycée Montesquieu
Contrairement à ce que certains croient Notre-Dame de Coëffort n’était pas une paroisse et pourtant, par certains côtés, on pourrait l’imaginer. En effet, elle disposait de registres que l’on pourrait qualifier de paroissiaux. Bien plus tard, cette église fut réquisitionnée très longtemps pour accueillir des locaux affectés au XXe Régiment d’Artillerie.
L’église N.D. de Coëffort sur la droite du document
La population du Mans, à la Révolution, s’élevait à 15 500 habitants.
Hormis la cathédrale, pratiquement toutes les autres églises paroissiales ont disparu lors de l’époque révolutionnaire. Celles du Pré et la Couture, existant actuellement, appartenaient à des congrégations religieuses et non à des paroisses. À partir de 1792, la cellule de base sur le plan administratif devint la commune et non plus la paroisse, qui jouait aussi ce rôle jusque-là.
Rattachements au Mans et alentours au cours des XIXe et siècles suivants