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GEORGES DURAND, serviteur de l´automobile

Covid 19 oblige, les 24 Heures du Mans 2020 se dérouleront (?) en septembre. La paternité de cette épreuve, disputée pour la première fois les 26 et 27 mai 1923, en revient à celui dont le nom fut donné le 23 avril 1945 à l'avenue, ex-route de Tours.
À Fresnay-sur-Sarthe, réputée pour la fabrication de toile de lin, les Durand sont tisserands de père en fils. Georges naît le 30 avril 1864 et ne suivra pas le sillon familial. Ayant appris la sténographie, il s'installe au Mans, employé aux Ponts-et-chaussées puis cumule son emploi à celui de rédacteur au Conseil municipal de la ville. Attiré par un tout nouveau moyen de locomotion, c'est le premier Sarthois, en 1896, à posséder un tricycle à moteur de Dion sur lequel, en 1898, il participe à la course Tours-Blois-Tours sous le pseudonyme de L'Étincelle. De celle-ci jaillira le génie de cet homme hors du commun sans qui Le Mans serait restéé dans l'ombre de l'histoire automobile sportive.

En 1899, il publie une Note Historique sur la Musique Municipale du Mans. Sa soif de découverte pour le tourisme automobile le conduit, en 1904, à procéder aux sélections de la Coupe Gordon-Benett, sur le circuit d'Argonne, dans les Ardennes près de la frontière belge. Depuis, Georges a fait l'acquisition d'une Voiturette Bollée avec laquelle il sillonne le nord de la Sarthe afin "d'accélérer" la naissance du Syndicat d'Initiative des Alpes Mancelles, créé le 12 juin 1904.

Sous l'égide du journal L'Auto, le trio Singher, Carel, Canit, épaulé de l'incontournable Durand, dévoile, le 15 décembre 1905, le tracé de 103,180 km du premier Grand Prix de l'Automobile-Club de France qui se déroulera les 26 et 27 juin 1906 entre la Fourche d'Auvours, Saint-Calais et La Ferté-Bernard. Secrétaire général de l'Aéro-Club de la Sarthe, il contribue, en 1908, à la venue de Wilbur Wright et aux essais du Flyer. Les années suivantes, il est de toutes les initiatives liées aux courses, meetings et premiers Salons de l'Auto du Mans (1912-1913).

La guerre passée, il faut songer à relancer la compétition sous une forme originale. Le Salon parisien de l'Automobile, en 1922, en procure le prétexte lorsque Durand, mandaté par l'ACO, rencontre Émile Coquille, administrateur de la Société Française des roues Rudge-Whitworth et Charles Faroux, journaliste ayant une parfaite connaissance du Mans. La réflexion aboutit sur trois critères : course de nuit, modèles de grande série et coupe d'endurance sur une durée de 24 heures non stop. Les trois compères venaient de changer le destin de la Sarthe et modifier le cours de la longue histoire de l'automobile. L'idée lumineuse qui allait engendrer les 24 Heures du Mans coïncidait avec le cinquantenaire de l'Obéissante construite au Mans en 1873 par Amédée Bollée père.

Au bout d'une longue carrière consacrée à sa passion, Georges Durand s'éteint le 3 mai 1941. Il repose au cimetière Sainte-Croix, non loin des Bollée, Carel, Baert et de Jean-Marie Lelièvre, président de l'ACO de 1951 à 1973.


Daniel Levoyer