Vue aérienne du château et du village
Le nom de Montmirail remonterait à 1060. Son origine vient du latin, mons mirabilis signifiant «mont admirable», ou bien «le mont où l'on se mire». Mais l'origine pourrait être beaucoup plus ancienne comme en atteste un chantier de fouilles archéologiques qui mit à jour des pièces et des outils en silex remontant au Mésolithique. Dans sa Guerre des Gaules, Jules César mentionne un oppidum qui aurait existé à l'emplacement du château actuel, ce qui laisse présager une occupation des lieux plus ou moins continue. Le tertre «culmine» actuellement à 320 mètres, à l'emplacement de l'ancienne motte castrale.
Au IXe siècle, l'évêque de Chartres avait cédé cinq de ses terres à plusieurs chevaliers qui lui étaient venus en aide contre les invasions normandes. Au XIe siècle, Guillaume Ier Gouët, premier seigneur de Montmirail à entrer dans l'Histoire, les récupère. Ainsi se constitue une châtellenie composée des cinq baronnies d'Alluyre, La Bazoche, Brou, Authon et Montmirail.
les salles d'armes du château. Photo C. Ledieu
Une page d'histoire de France et d'Angleterre
Après son divorce de Louis VII en 1152, Aliénor d'Aquitaine porte sa main et son immense dot à Henri Plantagenet. Déjà comte du Maine, de l'Anjou et de Touraine, duc de Normandie depuis 1149, celui-ci devient roi d'Angleterre en 1154. Il possède alors en France un territoire équivalent à 22 de nos départements actuels et doit prêter hommage à son suzerain français. En 1169, sous l'égide de Guillaume IV Gouët, seigneur du lieu, se tient une rencontre historique entre le roi d'Angleterre Henri Ier, Thomas Becket et Louis VII, roi de France. Ce dernier a déjà indisposé les Anglais en recueillant l'archevêque de Canterbury, adversaire déclaré du roi Henri Ier. En effet, après avoir menacé d'excommunication le roi d'Angleterre, l'archevêque s'est placé sous la protection du roi de France. Louis VII a aussi soutenu certaines prétentions des fils d'Henri Ier contre leur père. Il en est résulté quelques conflits armés entre Anglais et Français. L'entrevue de Montmirail en 1169 et celle de Montlouis en 1174 y mettent fin, provisoirement. Protégé par Louis VII, Thomas Becket doit néanmoins affronter la vindicte du roi d'Angleterre. Sous la pression, il accepte à Montmirail d'obéir à ses ordres, sauf pour ce qui relève de « l'honneur de Dieu », c'est -à-dire beaucoup, et la réconciliation n'a pas lieu. Peu après il sera assassiné dans sa cathédrale de Canterbury. |
Façade extérieure et tour de l'observatoire