Au début du XXe siècle, les demoiselles ne pouvaient poursuivre leurs études secondaires longues au Mans. Aussi, le conseil municipal décida de créer un lycée de jeunes filles dont la première rentrée se déroula au début d’octobre 1906.
Le lycée vu de la rue Berthelot
Le nouvel établissement fut inauguré en grande pompe le samedi 12 mai 1907. Pas moins de trois ministres étaient prévus pour la cérémonie : MM. Barthou, pour les Travaux publics, Joseph Caillaux, aux Finances, et Briand à l’Instruction publique. Mais pour une raison inconnue ce dernier ne put participer à celle-ci. Bien sûr, le maire du Mans, M. Tironneau, et le préfet de la Sarthe, M. Landrodie, se joignirent à eux.
Un discours lors de l’inauguration du lycée
En raison de la présence de ces hautes personnalités, d’autres inaugurations se déroulèrent dont celle de la construction qui venait adjoindre le superbe bâtiment initial abritant la Caisse d’épargne, place Aristide-Briand (inauguré le 14 août 1903). Alors, les services de la Caisse d’épargne allaient de cette place à la rue Saint-Charles.
Le lycée n’était pas réservé aux jeunes Mancelles. Certaines élèves dont les familles demeuraient hors du Mans pouvaient le fréquenter. Elles se retrouvaient internes aussi fallait-il des dortoirs, un réfectoire... Toute une organisation et un personnel conséquent devaient être mis en place. Au cours de la même année 1907, le grand chimiste français Marcellin Berthelot (né en 1827) décéda. Alors, on décida de donner son nom à la voie qui longeait le lycée. Elle s’appelait depuis des lustres rue du Mouton en raison de l’auberge du Mouton, à laquelle il donnait accès. Mais cette hôtellerie avait disparu depuis bien longtemps.
La caisse d’épargne inaugurée en 1903. On devine une maison à toiture rouge
La caisse d’épargne inaugurée en 1907
Les lavabos et le dortoir; vers 1907-1908
Le réfectoire; vers 1907-1908
La grande cour
Par commodité, chacun appela le lycée du nom du chimiste… Il ne restait qu’à officialiser la situation.
L’établissement devint le lycée Berthelot en 1971, puis collège Berthelot au cours de 1975 puisqu’il n’acceptait désormais que les élèves allant de la 6e à la 3e.
Jean-Pierre Delaperrelle