D’après le Neudin, premier annuaire mondial dans le domaine de la carte postale ancienne, la toute première d’entre elles, officielle du monde aurait été autrichienne et éditée le 1er octobre 1869.
Pour certains collectionneurs sarthois, les premières auraient été imprimées par Léon Besnardeau, libraire de Sillé-le-Guillaume, au cours de la guerre de 1870-1871. Son but était de permettre ainsi aux soldats bretons du « camp de Conlie » de pouvoir correspondre avec leurs familles.
Quoi qu’il en soit voici trois pièces un peu plus récentes, mais qui ne manquent peut-être pas d’intérêt.
Ces cartes figurant dans la catégorie la plus ancienne sont qualifiées de « Précurseurs » puisqu’elles datent de la période antérieure à 1890. Pour les spécialistes ce sont des Cartes Postales Officielles (CPO).
La loi du 19 décembre 1872, autorise la poste française à mettre en vente des cartes postales. Pour les premières d’entre elles, le recto est destiné au nom et à l’adresse du destinataire, ce qui est confirmé par les trois illustrations suivantes. Dans l’angle en haut à droite figure un encadré où l’expéditeur doit coller le timbre. Bien sûr le verso reçoit le texte de la correspondance (voir différents catalogues Neudin).
Ces documents sont réalisés sur des cartons longs de 120 à 122 mm et larges de 79 à 81 mm ; les textes imprimés sont centrés de façon imprécise. Ces faits prouvent que les cartes sont massicotées manuellement.
CPA* nommée « mars 1876 »
Carte imprimée en mars 1876. Le destinataire de celle-ci est : Mr le directeur du Journal l’Union de la Sarthe Le Mans Sarthe. Elle est adressée de Cabourg, dans le Calvados, par une personne qui souhaite recevoir ce quotidien dans cette ville où elle est en villégiature.
L’intérêt principal du document concerne L’Union de la Sarthe, « journal politique, littéraire et industriel ». Il paraît de 1841 à 1887 puis change de nom pour devenir Le Nouvelliste de la Sarthe. Il est signalé, à cette époque, à deux adresses : 7 place des Jacobins et 10 rue de la Barillerie.
Ses concurrents sont alors : La Chronique de l’Ouest, Le Progrès de l’Ouest, Le Petit Manceau et La Sarthe qui change de nom en 1944 pour devenir Le Maine Libre.
CPA nommée Monnoyer
Carte imprimée en décembre 1876. Chaque lecteur de cette rubrique a connu l’imprimerie Monnoyer, toute proche de la place des Jacobins, et dont les bâtiments abritent de nos jours le carré Plantagenêt. La carte est destinée à : Monsieur Monnoyer imprimeur libraire au Mans (Sarthe). En voici le contenu :
Paris le 2 juin 1877
Monsieur,
En réponse à votre lettre du 31 mai, le m’empresse de vous faire savoir que nous avons encore en magasin les deux exemplaires du Jubé du cardinal de Luxembourg que vous nous avez envoyés en dépot [sic].
Veuillez avoir l’obligeance de prendre note de notre nouvelle adresse, boulevard d’Enfer prolongé, angle de la rue Chomel.
Recevez monsieur, mes salutations empressées.
F M Didron
Le bas de cette carte porte un marquage en relief obtenu par timbrage à sec** : Art et Arche DIDRON EDITEUR A PARIS
CPA nommée Delabrousse
Carte imprimée en décembre 1876. Le document, posté à Pontvallain, en août 1877, est dédié à : Monsieur Delabrousse notaire à Clermont. Il est libellé ainsi :
Mansigné 7 août 1877,
Mon Cher Confrère,
Les héritiers Dobterre me prient de vous demander si vous pensez régler bientôt leur petit héritage.
Votre bien dévoué
Roger
Un marquage en relief, difficilement lisible nous indique :
FLORENT-ROGER
Notaire
Au Mans
Sarthe
Ces trois cartes postales ont circulé sans enveloppe malgré l’intérêt qu’elles comportent…
*CPA : carte postale ancienne.
**timbre à sec : le timbre à sec est un appareil qui permet de gaufrer le papier ou le carton grâce à une matrice composée de deux parties mâle et femelle. Le timbrage à sec ou embossage permet de créer des formes en relief dans du papier ou un autre matériau déformable.